Pourquoi la photographie argentique revient à la mode ?
Aujourd’hui j’ai envie de vous proposer un article sur la photographie argentique.
Avec l’aide de plusieurs photographes argentiques, je me suis renseignée sur cette pratique, revenue depuis quelques années. Depuis maintenant plusieurs années, la photographie argentique est devenue un véritable mouvement en France. En perte de vitesse au début des années 2000, la photographie argentique connaît un regain d’intérêt porté par l’engouement d’une jeune génération de photographes qui inspire une bonne partie des réseaux sociaux.
La renaissance de la photographie argentique peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Tout d’abord, il y a une nostalgie et un attrait pour les procédés traditionnels, qui offrent une expérience tactile et authentique. Pour beaucoup de gens, utiliser un appareil photo argentique, développer ses propres films et tirer ses photos en chambre noire sont des activités artistiques et créatives très enrichissantes.
Ensuite, il y a un intérêt croissant pour la qualité esthétique unique de la photographie argentique. Les films analogiques ont souvent une texture et une tonalité spéciales qui ne peuvent pas être facilement reproduites avec la photographie numérique. Beaucoup de photographes apprécient la qualité intemporelle et le caractère unique des images argentiques.
De plus, certains photographes voient la photographie argentique comme un moyen de ralentir et de se reconnecter avec le processus photographique. Avec la photographie numérique, il est facile de prendre des centaines, voire des milliers de photos en quelques minutes. En revanche, avec la photographie argentique, chaque image compte davantage car elle implique un coût financier et une attention plus soutenue à la composition et à l’exposition.
Enfin, il y a également un aspect de résistance au numérique dans cette tendance. Alors que la technologie numérique est omniprésente dans notre société moderne, certains choisissent de revenir à des techniques plus traditionnelles et tangibles en réponse à cette omniprésence technologique.
Peut-on dire aujourd’hui que la photographie est dévalorisée et serait devenue, malgré elle, un produit commun ?
Vous souhaitez vous lancer ? Commençons par le commencement !
Tout d’abord le choix du boîtier et du film qui reste une étape importante mais certainement pas la plus hasardeuse. Selon Elise, “le choix du film doit se faire en fonction de ce que vous souhaitez faire. Certains photographes choissient leurs films en fonction des ISO, chaque pellicule a des spécificités notamment en terme de rendu de couleur, de grain et aussi de contraste pour le noir et blanc”.
Pour Angéline, “chaque film aura une émulsion différente: un KODAK Gold aura une émulsion différente d’une Portra de chez KODAK. Par exemple, le KODAK X T-Max aura un rendu différent d’un ILFORD HP5. Tous les films n’ont pas le même prix, la pellicule coûte très cher, le Portra aussi (c’est un film de qualité professionnelle de part la finesse du grain notamment). La Gold coûte moins cher par exemple, bien que son prix ait monstrueusement augmenté ces dernières années.”
Vous aurez compris que le choix de votre pellicule restera très personnel et sera déterminant pour le reste du processus.
Tout est une question de lumière !
Que ce soit en argentique ou en numérique le triangle d’exposition est toujours à prendre en compte. Tout bon photographe qui se respecte sait que c’est un élément fondamental à prendre en compte dans la création d’une photographie. Toujours selon Elise : “Très souvent les appareils photos argentiques sont équipés d’une cellule (dispositif permettant de mesurer la lumière) interne qui permet de donner une indication des réglages à faire pour avoir une photo bien exposée.”
Comment et où développer son film ?
La solution qui s’offre à vous c’est de le faire dans un laboratoire. Il faut savoir que très peu de photographes en France disposent d’un laboratoire fait maison, cela reste tout de même une minorité. Dans la majorité des cas, les photographes vont dans leurs laboratoires préférés, choisis en fonction de comment celui-ci travaille. Autre point très important, n’oubliez pas de récupérer vos négatifs à la fin du processus.
Numérisez correctement !
Avoir un bon scanner afin de traiter les clichés comme vous le souhaitez. Même si le scan reste tout de même très personnel, gardez en tête qu’il y a des références de colorimétrie pour chaque émulsion. Vous pouvez également utiliser un kit de scan pour vos films, construire soi-même ses solutions de numérisation est tout à fait possible. Celle-ci restera sûrement moins onéreuse mais demandera des connaissances techniques.
Éditez judicieusement
Éditer judicieusement ses photographies argentiques implique souvent un processus différent de celui de l’édition numérique, étant donné que les images sont généralement développées sur film et imprimées en chambre noire. J’ai remarqué que ce qui ressortait le plus dans les retouches c’était ce côté minimaliste. Lors des retouches de photographies argentiques, les photographes essaient de rester fidèle à l’esthétique et au caractère authentique de l’image d’origine. Ils évitent en quelque sorte les retouches excessives et se concentrent sur des ajustements subtils qui améliorent l’apparence de l’image sans la dénaturer.
L’argentique oui mais à quel prix ?
Maks Leyso a remarqué que depuis le covid, la pratique à pris énormément d’ampleur. “Les pellicules ont grimpé depuis quelques années à cause de la hype, du covid notamment.” Même si les grandes enseignes vendent des films pour la plupart hors de prix à cause des marges conséquentes, Maks préconise fortement le plus petit marché en passant par des vendeurs peut-être plus spécialisés.
Pour Élise « La hausse de prix n’est pas que du à la hype mais un gros manque de matière premières suite au covid… »
Mais qui sont les photographes argentiques français qui ont marqué l’histoire ?
En France, il y a plusieurs photographes argentiques connus, certains étant des figures emblématiques de l’histoire de la photographie, tandis que d’autres sont des artistes contemporains qui continuent à travailler avec des procédés argentiques. Parmi ceux-là il y a le très célèbre Robert Doisneau : connu pour ses photographies de la vie quotidienne à Paris, Henri Cartier-Bresson considéré comme l’un des pionniers de la photographie de rue, Willy Ronis : photographe humaniste français connu pour ses portraits de la vie quotidienne à Paris et dans d’autres régions de la France ainsi que Sabine Weiss, Bernard Plossu et tant d’autres…
Concernant la nouvelle génération nous trouverons Théo Gosselin connu pour ses photographies empreintes d’une esthétique nostalgique et authentique. Laurence Von Thomas pour créer des images intimes et captivantes. Jonathan Bertin pour ses clichés mélangeant interaction des matières et des espaces avec la lumière et enfin l’outsider Adrelanine reconnu pour ses portraits.
Un très très gros merci à tous les photographes qui m’ont aidé à construire cette article : Maks Leyso, Elisztomania, Angéline, Mathis, Mehdi Saadallah, Loui.zip